Dossier Kennedy: bafouée et humiliée, Jackie soutient quand même son homme

Le président John F. Kennedy est tombé sous les balles d’un assassin à Dallas en novembre 1963. Il incarne toujours, pour ses nombreux admirateurs, la probité, l’idéalisme et les valeurs morales qui allaient mener l’Amérique vers une «Nouvelle Frontière. Pour notre chroniqueur Normand Lester, qui a été pendant 4 ans correspondant à la Maison-Blanche, tout cela n’est que mensonge et hypocrisie.

Voici le «Dossier Kennedy» qu’il a rassemblé.
1. JFK, le président à la libido effrénée (6 juillet)
2. Marilyn Monroe et John Kennedy: les coïts de deux mythes (13 juillet)
3. La Maison-Blanche de Kennedy était une véritable maison close (20 juillet)
4. Jackie Kennedy: bafouée et humiliée, elle soutient quand même son homme (27 juillet)


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Cinquante ans après la mort de John F. Kennedy, on continue d’apprendre de nouveaux détails sur sa vie sexuelle. En 2003, dans son livre An Unfinished Life, Robert Dallek révèle que, comme Bill Clinton bien après lui, Kennedy (aussi amateur de cigares) s’est offert une stagiaire de 19 ans identifiée seulement par son surnom «Mimi».

Directrice du journal des étudiantes du Miss Porter’s School, l’alma mater de Jacqueline Kennedy, elle tombe dans l’oeil de Kennedy quand elle vient à la Maison-Blanche pour interviewer sa femme. Mimi accompagne souvent le président dans ses déplacements. En limousine et à bord d’Air Force One, elle ouvre ses cuisses au membre présidentiel ou lui prodigue des tendresses lippues. La liaison se termine quelques semaines avant l’assassinat de Kennedy.

Après avoir été identifiée comme la stagiaire du livre de Dallek par un journal, Marion «Mimi» Fahnestock, une matrone de 60 ans, administratrice d’une église presbytérienne de New York, reconnaît les faits: «De juin 1962 à novembre 1963, j’ai eu une relation sexuelle avec le président Kennedy. Durant 41 ans, je n’en ai jamais discuté et je n’en parlerai plus.» C’était en 2003. En 2011, elle publiera les détails de sa liaison sous le titre Once Upon a Secret: My Affair with President John F. Kennedy and Its Aftermath.

Jackie Kennedy sait que le travail de bureau n’est pas le fort de Mimi, qui ne sait même pas taper à la machine. Faisant visiter la Maison-Blanche à un photographe de Paris Match, elle lui montre la stagiaire et lui dit en français devant tout le monde : «Cette fille couche, semble-t-il, avec mon mari.»

La propre secrétaire de presse de Jackie, Pamela Turnure, est une des maîtresses de Kennedy. Que son mari se livre discrètement à ses pulsions sexuelles sans qu’elle en ait connaissance ne la dérange pas. Mais John Kennedy manque souvent de discrétion et cela l’humilie profondément. Lors de dîners, il disparaît souvent avec une femme qui est à sa table pour une copulation à la sauvette.

Selon Edward Klein, auteur du livre All Too Human: The Love Story of Jack and Jackie Kennedy, Jackie a une longue expérience de ce genre de comportement. Elle vient d’un milieu social fortuné où ces inconduites masculines, bien que réprouvées par les femmes, sont considérées comme normales. Son père, Jack Bouvier, était un coureur de jupon impénitent.

Sa patience a peut-être aussi des raisons plus sonnantes et trébuchantes. On dit que Papa Joe Kennedy lui a donné un million de dollars pour la convaincre de rester avec son mari peu avant la campagne présidentielle de 1960. Un divorce aurait été fatal aux ambitions présidentielles de JFK. Son humiliation permanente la pousse à avoir ses propres aventures amoureuses, notamment avec l’héritier du fabricant d’automobiles Fiat, Gianni Agnelli. Certains la lient aussi à l’acteur de cinéma William Holden.

L'historien Arthur M. Schlesinger avait recueilli sur bandes magnétiques les confidences de Jacqueline Bouvier-Kennedy. La transcription des rubans, qui fait 500 pages, était conservée à la bibliothèque Kennedy à Boston et ne devait être rendu publique qu’en 2044, 50 ans après sa mort. En septembre 2011, Caroline Kennedy a trahi sa mère en vendant ses conversations à l’éditeur Barnes and Noble et à la chaîne ABC. Dans une voix infantile et haletante, comme si elle voulait imiter Monroe, Jackie ne dévoile rien de nouveau sur Kennedy et son époque se contentant d’écorcher au passage Lyndon Johnson, Martin Luther King et Charles de Gaulle. Fidèle à son mari volage pour l’éternité.

John Kennedy était un être sans principes et sans scrupules, un individu immoral et corrompu. Il avait la plupart des défauts de son antagoniste Richard Nixon avec en prime une sexualité débridée, compulsive et obsessionnelle. Mais, contrairement à son vieil ennemi, dont les forfaitures ont été exposées alors qu’il était au pouvoir, ce n’est que longtemps après sa mort que la vérité à son sujet a commencé à être connue.

L’opinion publique américaine lui voue encore une immense admiration. À croire que la vérité ne peut rien contre le mythe!