Une école pas comme les autres

La prière obligatoire en classe au Québec, en 2014? Oui, ça existe encore. Et vous serez surpris d’apprendre que toutes s’y collent sans rechigner: catholiques, protestantes, bouddhistes, athées et musulmanes.

Nous sommes à l'École secondaire Marie-Clarac de Montréal, une institution catholique pratiquante, fondée et administrée par les Sœurs de charité de Sainte-Marie, une école qui a de véritables allures de Nations unies.

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«Quand on arrive ici, [la religion] se vit ouvertement», explique Annie Frenette, qui y enseigne le français et l’histoire. 

Si vous croyez qu’en pénétrant les lieux, on fait un bond 40 ans en arrière, détrompez-vous. Ce n'est pas sans raison que des parents de différentes confessions religieuses y envoient leurs filles (l’institution est exclusivement réservée à la gente féminine).

L’encadrement, le respect d’autrui, l’ouverture sur le monde, voilà ce qui est recherché. Une exigence cependant: toutes doivent participer au rituel de la prière à 8 heures chaque matin. Celles qui ne participent pas activement se lèvent tout de même et se recueillent à leur façon, point barre.

Sans tension, sans heurt, sans geste irrespectueux.

«Qu'on soit croyant ou non-croyant, ce moment de prière est un moment privilégié», affirme Line Dubé, enseignante d’éthique et de culture religieuse, «un moment de communion à la souffrance ou à la joie de toutes les filles à l’intérieur de la classe.»

Qu'est-ce que ces jeunes filles ont compris que le reste de notre société semble ignorer?