Une Charte 2.0 est-elle inévitable ?

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De toute évidence, Bernard Drainville ne se défera pas de l’image de la Charte des valeurs qui lui colle à la peau. Il décide au contraire de se l’approprier, annonçant qu’il présentera sous peu une nouvelle version de sa Charte, revisitée.

Celle-ci devrait se situer à mi-chemin entre l’option proposée par la CAQ et celle du PQ. Elle sera donc plus «souple», assure le candidat à la chefferie du PQ. Rappelons que François Legault proposait d’interdire les signes religieux ostentatoires aux employés de l'État exerçant une autorité coercitive (juges, policiers, gardiens de prison, etc.) et s’était même montré ouvert à étendre cette interdiction au milieu de l’éducation, notamment pour les enseignants.

Pour Isabelle Gusse, professeure spécialisée en communication politique à l’UQAM, une telle annonce était inévitable. «À mon avis, Bernard Drainville n’a pas le choix de revenir là-dessus. Il a défendu ce projet bec et ongle, et l’abandonner pourrait donner des munitions aux adversaires», croit-elle. Bref, le député de Marie-Victorin est plus ou moins pris avec son héritage. «Il s’agit manifestement d’une manœuvre électorale pour prendre position dans cette course à la chefferie. C’est comme dire: ‘je persiste et signe’», ajoute-elle.

Si le sujet demeure hautement sensible, l’idée de mener à terme le projet de Charte des valeurs n’est pas nécessairement une mauvaise chose. Après tout, de nombreux éléments de celui-ci avaient été approuvés par tous: il ne restait qu’à démontrer un peu de flexibilité sur la question des signes religieux dans l’espace public, rappelle la professeure. «Ce qui va être intéressant, c’est de voir le positionnement des autres candidats. Bernard Drainville a marqué son terrain, il reste aux autres à se joindre à la mêlée!», conclut-elle.

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