Refonte scolaire : et les enfants, dans tout ça ?

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Beaucoup d’incertitude entoure le projet Bolduc de refonte des commissions scolaires. On parle de complications administratives, de division de territoires, de taxes scolaires… mais quel sera l’impact concret sur les élèves et leurs parents ?

En fait, pour les parents, trois grandes inquiétudes ressortent : a) l’argent investi dans cette refonte affectera-t-il les services aux élèves ; b) Les élèves pourront-ils continuer à fréquenter leur école sans stress et c) les écoles à vocation spéciale pourront-elles être accessibles à tous ?

Ève Kirlan, vice-présidente des communications du comité de parents de la CSDM, admet que tout ce brassage d’idées a suscité beaucoup de questionnement chez les parents. Mais c’est avec beaucoup d’ouverture d’esprit qu’ils abordent le projet : «C’est certain que, de notre coté, notre seul intérêt demeure le bien-être des enfants. Nous n’avons pas, contrairement aux syndicats, d’emplois à sauver, ni de marges de profit à considérer», avance-t-elle.

Ce qui la rassure plus que tout, c’est le fait que le ministre Bolduc n’a pas l’intention de faire changer les élèves d’école. Ce droit est aussi étendu à la fratrie. Du coté de la commission scolaire Marguerite Bourgeoys (CSMB), on assure également que la stabilité des élèves est la priorité. Dans une allocution adressée aux médias, la présidente de la CSMB, Diane Lamarche-Venne, rappelle qu’à cet effet certaines dispositions existent déjà. Ainsi, dans les territoires appelés «zones grises», des ententes permettent aux parents de choisir l’école de la commission scolaire de leur choix sans devoir faire de demande extraterritoriale, notamment à Cartierville, à Mont-Royal et à Outremont.

Quant aux écoles à vocation spéciale, offrant des programmes d’art ou de sports, par exemples, Kirlan espère qu’elles pourront être accessibles à tous, peu importe l’adresse de résidence. C’est une idée qui aurait apparemment été très bien reçue par le ministre libéral en charge du dossier.

Des services manquants

Il reste tout de même un point d’inquiétude non résolu. Nul n’est sans savoir qu’une telle refonte (majeure) du système des commissions scolaire entraînera d’importants coûts. En 1998, année de la dernière fusion, la facture a frôlé les 70 millions de dollars. Cette somme sera-t-elle en partie assumée par les payeurs de taxes?

Là n’est pas l’enjeu principal. Ce que les parents craignent le plus, c’est que ce gouffre financier ne prive leurs enfants de ressources cruellement manquantes. «Présentement, la CSDM ne parvient pas à répondre à la demande pour les étudiants à besoins spécifiques, notamment ceux souffrant d’autisme ou de trouble de déficit de l’attention», explique Kirlan. «Certains déplorent que l’argent investi dans la refonte ne serve pas à améliorer les services en orthophonie, psychologie, etc.», dit-elle.

Elle remarque au final que des arguments fusent de part et d’autre pour ce qui est de la réforme des commissions scolaires. Or, ces arguments sont pour la plupart administratifs et monétaires : «Pour les enfants, il n’y a pas encore eu de démonstration claire des impacts… », conclut-elle.

Réactions sur Twitter

Sur Twitter, la majorité n’a pas beaucoup apprécié que la CSDM permette à des jeunes d’aller manifester à Québec contre la réforme. Le Comité des parents de la CSDM ne se prononce pas sur le sujet, reconnaissant que si une telle mesure a été prise, c’est certainement avec l’approbation des parents.

Les internautes, eux, ne se sont pas gênés pour réagir.