Phénomène rare : les Grands Lacs gelés

On n'est pas surpris d'apprendre que l'eau gèle, en hiver… surtout après la saison polaire que le Canada vient de connaître!

Les scientifiques affirment que la couverture de glace sur les Grands Lacs a atteint un seuil rarement vu. Près de 88 % de ces géants bassins d'eau sont glacés.

La dernière fois que cela s'est produit, c'était il y a 20 ans, alors que 90 % des lacs avaient gelé.

À la mi-février, les lacs Supérieur, Huron et Érié étaient couverts de glace à 95%, alors que le lac Michigan était gelé à 80%... Le lac Ontario faisait exception, alors que seulement 41% de sa superficie se trouvait sous la glace.

Ce lac se distingue clairement des autres, même s'il fait partie intégrante du même grand système hydrique. Comment expliquer cette différence?

Profondeur, emplacement et débit d'eau

A priori, le lac Ontario devrait geler rapidement puisque c'est le plus petit des cinq, avec ses 19 000 km carrés. Mais c'est aussi le deuxième plus profond du groupe, plongeant en moyenne de 85 mètres.

Or, plus un lac est profond, plus il est en mesure de capter de la chaleur et de la mettre en réserve. Mais ce n'est pas tout.

Le lac Supérieur est plus profond (148 mètres en moyenne), mais son emplacement au nord-ouest lui donne une injection constante d'air glacial de l'Arctique. Le lac Ontario, le plus à l'est des cinq, est celui le moins d'air froid.

Un autre facteur est la rivière Niagara. Ce cours d'eau, situé entre les lacs Érié et Ontario, possède un débit élevé. Cette forte circulation d'eau coulant vers le lac Ontario empêche la formation de glace.

Des preuves anecdotiques suggèrent que la surface du plus petit des Grands Lacs avait complètement gelé lors des hivers de 1892 et de 1933, mais aucun scientifique de l'époque n'avait pris la peine de chausser ses patins pour aller vérifier…

Source : The Star

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