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Un message vieux de 54 ans découvert dans le Grand Nord

Le biologiste de l'Université Laval Warwick Vincent a trouvé un message dans une bouteille qui lui a donné la chair de poule, en juillet dernier.

Lui et son collègue Denis Sarrazin travaillaient à la base scientifique de Ward Hunt du Centre d'études nordiques (CEN), où ils étudient les microorganismes à la base de l'écosystème polaire.

On peut difficilement imaginer un lieu plus isolé sur la Terre. La base est située au nord de l'île Ellesmere, tout en haut du territoire canadien. Le village le plus près est Grise Fjord, installé à 800 km au sud de là.

Revenant à leur base en hélicoptère, ils ont emprunté un chemin inhabituel et sont tombés sur une vallée peu connue au nord de l'île Ellesmere.

C'est là qu'ils ont aperçu un amas de roches qui se démarquaient dans le paysage inhospitalier.

Il était évident que les roches avaient été ainsi empilées par la main humaine, mais surprenant de voir que quelqu'un s'était rendu là dans le passé, a rapporté M. Vincent, directeur scientifique du CEN, au journal Le Soleil.

Une bouteille y était cachée. À l'intérieur de celle-ci se trouvait un message daté du 10 juillet… 1959! Soit des décennies avant le GPS et les téléphones satellites.

Une autre surprise attendait le biologiste en voyant le nom des auteurs de la note: Paul Walker, de l'Université d'Ohio, et Albert Crary, du centre de recherche de Cambridge, soit deux scientifiques de renom.

Le message explique qu'ils avaient construit le tas de roches afin qu'il serve de marqueur pour mesurer le mouvement du glacier, situé tout près. À l'époque, ce dernier était à 51 m de là.

La note invitait «à qui de droit» de prendre de nouvelles mesures et de transmettre ces données aux deux centres de recherches mentionnées ci-haut.

MM. Vincent et Sarrazin ont acquiescé à la demande de leurs prédécesseurs. Leur constat: le glacier avait reculé de 70 mètres en 54 ans.

Les deux chercheurs de l'université Laval ont remis la bouteille et le message sous la pile de roches, en prenant soin d'y inclure leur propre note, et invitant les scientifiques du futur à répéter l'exercice.

Source : Le Soleil

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