Le suicide d’un garçon de 11 ans du Nunavut suscite l’indignation

Les autochtones canadiens, en particulier les jeunes des Premières nations, présentent les taux de suicide les plus élevés au Canada.

Malgré cela, la nouvelle du suicide d’un garçon de 11 ans du Nunavut a consterné les Canadiens.

Bien sûr qu’il faut que ça s’arrête. Mais comment?

Bien que les taux de suicide élevés dans les communautés autochtones font régulièrement les manchettes, les gens ordinaires se sentent impuissants devant le désespoir et l’isolation qui touchent ces communautés. La consommation abusive de drogue et d’alcool, la violence, le viol et les agressions sexuelles sur les mineurs sont devenus endémiques. Les jeunes en particulier se sentent piégés.

Imaginez-vous avoir 11 ans et conclure que votre vie est déjà finie...

Chaque fois qu’une de ces histoires est rapportée par les médias, elle est suivie par des appels à l’action. Mais malgré la promesse d’accroître les services en santé mentale, le soutien aux familles et les occasions de développement économique, peu de choses semblent changer dans ces régions éloignées.

L’article du Nunatsiaq Online qui a révélé qu’un garçon de 11 ans s’était suicidé à Repulse Bay, un village de 750 personnes situé sur la côte nord-ouest de la Baie d’Hudson, a suscité des appels prévisibles pour que le gouvernement du Nunavut prenne des mesures pour contrer le taux de suicide catastrophique dans le territoire.

«Le silence est assourdissant», a déclaré au site de nouvelles Jack Anawak, ancien député devenu vice-président de Nunavut Tunngavik Inc.

«Les dirigeants ne veulent pas créer de controverse. Il est temps que les gens disent qu’il faut en parler, plutôt que penser que le problème partira de lui-même si on n’en parle pas.»

Le Huffington Post a souligné que le taux de suicide au Nunavut, qui a une population de 34 000 personnes - soit l’équivalent de la population de Moose Jaw en Saskatchewan -  est beaucoup plus élevé que dans le reste du Canada, avec 65,1 suicides par 100 000 habitants  comparativement à la moyenne nationale de 11,5 suicides. Même les autres territoires du nord canadien, le Yukon (5,9) et les Territoires du Nord-Ouest (16) présentent des taux de suicide beaucoup moins élevés.

Santé Canada affirme que le taux de suicide des jeunes Inuits (les Inuits sont majoritaires au Nunavut) est 11 fois plus élevé que la moyenne nationale et figure parmi les taux de suicide les plus élevés au monde.

Le Huffington Post a souligné qu’il y a eu un mouvement d’indignation et des demandes similaires lorsque trois personnes, incluant deux adolescents, se sont suicidées en mai dans la communauté de Pangnirtung, au Nunavut.

Ressentons-nous autant de détachement lorsque cela se produit dans notre propre cour?

Pourquoi ne pas traiter le décès de ce jeune de garçon de 11 ans originaire du nord canadien avec une indignation aussi soutenue que pour les suicides de Rehtaeh Parsons ou d’Amanda Todd? Si nous le faisions, peut-être que cela inciterait nos dirigeants à passer à l’action.

Source: Daily Brew