Le Ramadan au Québec

À chaque année, la communauté musulmane pratiquante vit le Ramadan.  Au cours de ce mois, le neuvième du calendrier musulman,  le jeûne complet est au rendez-vous du lever au coucher du soleil.

Cette année, il a lieu «officiellement» du 28 juin au 27 juillet.

Selon les chiffres de Statistique Canada suivant le recensement de 2001, il y avait à ce moment 108 620 musulmans déclarés au Québec, soit 1,5% de la population.  Par comparaison, on comptait 83,4% de catholiques, 4,7% de protestants et 1,3 % de juifs.

Les hommes composent une faible majorité des musulmans québécois, soit 55%.

C’est sans surprise que c'est à Montréal que l’on trouve la majorité de ceux-ci, soit 100 190 (toujours selon les chiffres de 2001).   Si le Québec compte aujourd’hui une soixantaine d’endroits de cultes, 95% d’entre eux se retrouvent dans la métropole.

Fait à noter, ce sont les moins de 35 ans qui composent la majorité du groupe, soit 65,5 %.

Sociologue et chercheur au Centre culturel islamique de Québec, Ali Daher décrivait l’arrivée des musulmans au Canada dans un article de la revue Relations:

«La première mention de l’existence de musulmans au Canada remonte aux années 1870. On les appelait les Turcos, car ils étaient originaires des pays dominés par la Turquie. Leur croissance fut très lente à cause de la politique d’immigration qui, jusqu’au milieu du XXe siècle, restreignait l’entrée du Canada à des personnes de religion chrétienne. Selon les statistiques, ils étaient 478 en 1921. Quand le Canada a aboli les lois qui sélectionnaient les immigrants selon la religion et l’ethnie, le nombre de musulmans a commencé à augmenter. Ils sont passés de 40 000 au début des années 1970 à 100 000 en 1981 et à un peu plus de 250 000 en 1991. Actuellement leur nombre dépasse les 600 000 dans l’ensemble du Canada.»

Pour le Québec, il indique que «ce n’est que dans les années 1960 que leur nombre va croissant et qu’ils commencent à s’organiser. On assiste alors à la fondation d’institutions islamiques. La première mosquée, celle du Centre islamique du Québec, fut construite en 1965, à Ville Saint-Laurent.»

Une des grandes différences qui sépare la communauté musulmane québécoise des autres réside dans le fait qu’elle est récente et provient d’un peu partout.  Elle n’est donc pas homogène et n’est pas menée par un ou des leaders charismatiques.

«Outre leur appartenance sunnite ou chiite, ils se différencient par leurs nationalités, leurs pays d’origine, leurs ethnies. Leur communauté est multiethnique et multilingue. Ils se différencient aussi par les classes d’âge, les statuts socioprofessionnels, leurs orientations politiques, etc.»

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