Immigration express pour besoins express

Plus rapide, souple et adapté aux besoins économiques et de main-d'œuvre du Canada: Ottawa annonce un nouveau système de recrutement de ses immigrants qui s'appellera officiellement «Entrée Express».

C'est le ministre de la Citoyenneté et de l'Immigration du Canada, Chris Alexander, qui en a fait l'annonce plus tôt ce mois-ci, mais ne l'a commentée qu'hier, en conférence de presse à Richmond, en Ontario. Ce nouveau modèle de «recrutement actif» du Canada, dont le lancement est prévu en janvier 2015, donnera plus de souplesse et plus de moyens pour réagir aux pénuries régionales de main-d'œuvre. Il aidera à pourvoir les postes ouverts pour lesquels aucun travailleur canadien n'est disponible.

«Ce sera un chemin plus rapide pour sélectionner les immigrants en fonction des besoins du Canada, identifiés par le gouvernement, mais aussi par les employeurs», a dit hier le ministre Chris Alexander.

Il permettra au gouvernement de sélectionner les immigrants les plus susceptibles de réussir au Canada, plutôt que d'accepter tout simplement ceux qui se trouvent en premier dans la file d'attente.

Les étrangers inscrits à ce système d'Entrée Express seront rapidement invités à présenter une demande de résidence permanente (alors que le Programme des travailleurs étrangers temporaires n'est utilisé que pour pallier temporairement aux pénuries de main-d'œuvre). Selon le ministre Alexander, cela va faciliter leur intégration, et celle de leur famille. «Vous venez ici à titre d'immigrant, et non pas comme travailleur étranger temporaire», a-t-il dit, ajoutant que ce meilleur arrimage entre les compétences des immigrants et les besoins du marché du travail canadien renforcera l'économie.

Chris Alexander a dit que les provinces et les territoires continueront d'appliquer leurs propres règles. «Nous sommes en contact étroit avec les provinces et les territoires et nous avons leur soutien pour ce nouveau système d'Entrée Express. Ils sont très enthousiastes à ce sujet et ils en bénéficieront grandement.»

Le Québec, par exemple, n'a pas les mêmes besoins de main-d'oeuvre que l'Ontario ou l'Ouest canadien. Le nouveau système n'entre par ailleurs pas en contradiction avec le système de pointage basé sur les compétences en français, si cher à Québec.

Le nouveau système permettra aussi aux employeurs de jouer un rôle plus grand dans la sélection des immigrants économiques et de formuler des conseils au gouvernement.

On prévoit l'investissement de 14 millions de dollars sur deux ans et de 4,7 millions de dollars par année par la suite pour assurer la mise en œuvre de ce nouveau système «Entrée Express».

Du côté de l'opposition, la critique néodémocrate sur les questions d'immigration, Lysane Blanchette-Lamothe, s'est montrée sceptique. Elle croit que les candidats resteront trop longtemps «dans les limbes» avant de connaître leur sort. De son côté, le critique libéral John McCallum a dit à CBC que ce système express «était tout sauf express» et irréaliste dans son application.