Austérité: vers un printemps érable 2015?

Des milliers de citoyens se mobilisent présentement en vue d’une grande manifestation contre l’austérité prévue pour samedi prochain à Montréal et à Québec. Parmi eux, les étudiants des cégeps et universités, qui s’impliquent avec ardeur pour la cause. Certains chuchotent même, en coulisses, qu’on pourrait assister à un printemps érable nouveau genre.

Une chose est sure, tout porte à croire que la mobilisation s’intensifie dans tous les secteurs. Des parents contre la hausse des frais en garderie aux fonctionnaires contre la réforme du régime de retraite, la grogne se répand. À elle seule, la CSN a nolisé 80 autocars qui mèneront les manifestants à Montréal, et 75 à Québec.

Les étudiants, évidemment, ne sont pas en reste. Depuis plusieurs mois déjà, de nombreuses institutions organisent des évènements de sensibilisation et de pression contre les mesures d’austérité. Au Cégep St-Laurent, un établissement reconnu pour son engagement étudiant, on confirme entrer dans une optique d’escalade des moyens de pression.

Il y a deux semaines, les étudiants du Cégep ont déclaré une journée de grève pendant laquelle ils ont fait du piquetage, mis sur pied des ateliers et organisé une manifestation. Cet évènement a eu lieu dans le cadre d’une journée de perturbation nationale contre l’austérité décrétée par l’Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSÉ). Cette dernière parle même d’un printemps chaud, si le gouvernement libéral ne recule pas.

Pour Alec Coallier, représentant au comité externe du conseil exécutif de l’association étudiante du Cégep de St-Laurent, il va de soi que les étudiants se soulèvent pour cette cause: «Nous sommes les travailleurs de demain. Nous ne laisserons pas passer de telles mesures et sommes prêts à prendre les moyens nécessaires pour s’en assurer». Il souligne toutefois qu’il ne faut pas faire d’amalgames trop rapides entre ce qui se prépare aujourd’hui et la lutte contre la hausse des frais de scolarité de 2012. «Les gens de 2012 ne sont plus là, et cette fois-ci la cause est plus globale, plus massive», ajoute-t-il.

Un comité de mobilisation inter-collégial a d’ailleurs été mis sur pied il y a quelques mois afin d’échanger sur les différents enjeux et les stratégies à prendre pour y faire face. Du côté universitaire, on remarque également une forte mobilisation. L’association facultaire étudiante des sciences humaines de l’UQAM, entre autres, a voté une journée de grève à la fin novembre.

«En 2012, on a souvent accusé les étudiants de nombrilisme. Je crois que nos actions aujourd’hui prouvent que c’est tout le contraire», conclut Alec Coallier.