À quoi servira l’argent amassé par Gabriel Nadeau-Dubois

À quoi servira l’argent amassé par Gabriel Nadeau-Dubois

Suite au passage de l’ex-leader étudiant Gabriel Nadeau-Dubois à Tout le Monde en parle, où il plaidait pour une mobilisation citoyenne contre le projet d’oléoduc de TransCanada, l’organisation Coule pas chez nous a accueilli des dons frôlant les 165 000 $ au moment d’écrire ces lignes.

C’est Gabriel Nadeau-Dubois qui a initié le mouvement en remettant à la cause les 25 000 $ du Prix littéraire du gouverneur général 2014 reçus pour son livre Tenir tête. Entretien avec un jeune auteur engagé.

Êtes-vous surpris de la quantité d’argent ramassée suite à votre appel?

Honnêtement, j’étais assez confiant de pouvoir atteindre 50 000 $. C’est un objectif que j’estimais réaliste et c’est un montant pour lequel nous avions des projets précis. L’ampleur de la réaction m’enchante évidemment. À une époque où on parle de cynisme et de désengagement, on voit que les gens sont encore prêts à investir temps et argent. Nous avons également pu constater que le don moyen est de 20-25$, ce qui signifie que des milliers de personnes se sont sentis interpellés par cette cause. Les gens réclament un débat public!

À quoi servira l’argent ramassé ?

À la base, l’argent devait principalement servir à mettre en place un programme de sensibilisation face au projet Énergie Est. L’organisation Coule pas chez nous compte produire du matériel d’information pour les régions directement touchées par le projet; des avis juridiques, notamment en collaboration avec les premières nations; des campagnes sur les réseaux sociaux, etc. Ce plan a été pensé avec 50 000$ en tête, alors c’est certain qu’ils vont pouvoir aller plus loin, faire beaucoup plus.

La mobilisation semble beaucoup plus puissante en Colombie-Britannique, où les citoyens s’opposent avec violence au prolongement d'un oléoduc, près de Vancouver, notamment. Les Québécois sont-ils moins sensibilisés?

C’est vrai qu’il y a une importante mobilisation en ce moment en Colombie-Britannique, mais aussi aux Etats-Unis. Cela vient d’ailleurs rajouter de la pression sur Québec. Mais les Québécois sont de plus en plus sensibles aux questions environnementales: on n’a qu’à se rappeler le dossier Cacouna pour s’en convaincre. Les gens réalisent que le fleuve Saint-Laurent est notre joyau national.

Reportage (en anglais) sur les manifestations en Colombie-Britannique

Quelle est la prochaine étape pour le mouvement Coule pas chez nous?

On va commencer par encaisser le choc! La campagne de financement va durer encore quelques jours, mais nous n’étirerons pas cela sur des semaines. Je rencontrerai ensuite des membres de l’organisation pour leur remettre l’argent et discuter du plan de match. Ce sera ensuite à eux de distribuer l’argent là où sera le mieux mis à profit, à commencer par les régions affectées par le futur projet de TransCanada. Au bout du compte, nous sommes plusieurs à espérer que le Québec se tienne debout et dise non à un projet dont les risques dépassent de loin les bienfaits. Ces quelques 130 emplois à long terme promis par TransCanada ne valent pas de mettre en péril notre environnement.

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