Être ou ne pas être Charlie

Être ou ne pas être Charlie

Je suis Charlie.

Ces quelques mots ont fait et refait le tour du Web, prenant tantôt les traits d’un Américain, d’un Belge ou d’un Australien. Relayé des milliers sinon des millions de fois, le mot-clic a permis aux citoyens du monde d’exprimer leur solidarité et leur consternation.

Puis, petit à petit au fil de la journée, de nouveaux mot-clics sont venus se greffer aux attentats de Charlie Hebdo. Il y a eu #JesuisAhmed, en hommage à un des policiers morts, d’origine musulmane, ou encore #Jesuismusulman pour porter la voix de musulmans dénonçant ces actes terreurs.

À travers cette bonne foi, d’autres mots-clics, moins nobles, ont trouvé un auditoire: #Bienfait, par exemple, ou encore #TuezMarineLepen… Nul besoin d’y ajouter une description! «Dans toute situation extraordinaire, le web fait ressortir le meilleur et le pire. Heureusement, le meilleur était vastement majoritaire aujourd’hui», dit Michelle Blanc, experte en médias sociaux. Or, il est certain qu’à travers cet appui mondial, les voix dissonantes résonnent fort. «C’est marginal, mais ça te saute dans la face», admet-elle.

La bataille des mots-clics

Certains profitent de l’effet viral d’un mot-clic pour exprimer des opinions, ou partir un débat. Le mot-clic dissident le plus remarqué est sans contredit #Jenesuispascharlie. Les tenants de ce mot-clic tiennent à exprimer leur solidarité et leur condamnation des attentats, tout en se dissociant de la ligne éditoriale du journal satyrique.

Or, pour la plupart des gens, cette nuance n’a pas lieu d’être au moment d’une telle tragédie. «La viralité est une conséquence qu’on ne peut pas prédire. Ça prend un bon flash, mais le reste est un peu aléatoire», dit Michelle Blanc. Plusieurs tenteront donc de surfer sur la vague, avec plus ou moins de succès.

Quelques #Jenesuispascharlie