Publicité

Les 10 phrases que les parents d’enfants handicapés n’en peuvent plus d’entendre

Il y a six mois, je publiais ici dix phrases que tout parent de jeunes enfants sont las d’entendre. Une lectrice, Lisa Bolduc, maman d’un garçon de 7 ans déficient intellectuellement, a lu ce billet et m’a fait part, la semaine dernière, de sa propre liste : il s’agit de son palmarès personnel des phrases qu’elle est tannée de se faire dire.

Tous les parents d’enfants limités physiquement ou intellectuellement vont se reconnaître…
« Souvent, ces phrases se veulent des encouragements, me dit-elle. Mais elles dénotent plutôt une incompréhension qui finit par nous faire sentir encore plus seuls ».

Voici le palmarès de Lisa ainsi que ses commentaires personnels : ils nous rappellent que la dernière chose à faire sentir aux parents d’enfants handicapés, c’est de la pitié.
Merci, Lisa !

1. « Je vous comprends. »

Non. Ce n'est pas parce que votre petit dernier ne fait pas ses nuits depuis 2 ans que vous comprenez. Votre situation n’a rien à voir avec la nôtre. Un exemple ? Depuis sept ans, lorsque notre enfant se réveille après 5 heures du matin, nous sommes contents. Ne comparez pas votre expérience parentale à la nôtre s’il-vous-plaît.

2. « Si on pouvait, on vous aiderait. »

Quand on veut vraiment aider, on trouve la façon de le faire. Je suis moi-même impliquée dans des organismes communautaires et croyez-moi, j'aurais toutes les raisons de dire que je ne peux pas aider les autres.

3. « Vous êtes chanceux d'avoir une passe de stationnement pour handicapé. »
Ou dans la même veine : « Vous êtes chanceux d'avoir une place dans une garderie » (parmi les garderies qui réservent une ou deux places à des enfants handicapés).

Mettons quelque chose au clair : nous apprécions les mesures qui existent dans notre société pour nous faciliter la vie mais nous changerions volontiers de place avec vous. Imaginez-vous donc que j’aimerais que mon garçon soit capable de dire « maman » et « papa », même si cela voudrait dire garer ma voiture plus loin au centre commercial…

4. « Qu'est ce qui s'est passé durant la grossesse pour qu'il soit handicapé ? »

La réponse qui me brûle les lèvres : « Bien non, je n'ai pas mangé de sushis, ni de fromages au lait cru, je n’ai pas bu d'alcool, ni fumé de cigarettes ! Et en passant, même si je l’avais fait, cela n’a AUCUN rapport !

5. « Ne vous stressez pas avec le futur. »

Ah bon ? Vous savez ça, vous ? Dites-moi qui s’occupera de mon fils, qui saura décoder ses sons et gestes pour répondre à ses besoins, qui se laissera pincer et réveiller en pleine nuit ? Et qui fera tout ça gratuitement ?! Nous sommes lucides. Voilà pourquoi on travaille fort, depuis des années, pour l’aider à progresser et mettre des sous de côté.

6. « Ne dites pas que votre enfant est handicapé; dites qu'il est différent. »

Le mot « handicapé » ne doit pas être tabou. Et puis, ne vous en faites pas : nous nous sentons différents à toute heure de la journée. Inutile, en plus, d’accoler le mot à mon garçon.

7. « Ne vous en faites pas, il va marcher/parler/être propre cet enfant-là ! »

Nous faisons des milliers d’heures de thérapies, de rendez-vous, d’exercices et de stimulations pour aider notre garçon à acquérir ces compétences. Et vous croyez qu’elles viendront « naturellement » ? Ne me dites pas que les médecins se trompent et qu’on fait tout cela pour rien…

8. « Ce n'est pas de notre faute. C’est à cause du système si on ne peut pas vous donner de services. »

Aucun commentaire.

9. « Avez-vous essayé de (insérez ici un conseil quelconque) ? »

Je vous le jure et vous le promets : nous avons tout essayé. Notre enfant ne « guérira » pas. Il faut prendre notre enfant comme il est.

10. « La vie vous envoie les épreuves que vous êtes capables de surmonter. »


Qu’est-ce que cela veut dire, au juste ? Est-ce supposé nous encourager ? Nous remonter le moral ? Cela me semble plutôt une façon pour les gens de se déculpabiliser.