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Obama, Bush : mêmes méthodes criminelles

Il n’y a pas de commune mesure entre Bush et Obama. Obama gagne sur toute la ligne. Et facilement à part ça. L’année qui se termine a pourtant été terrible pour lui. Il a failli misérablement dans plusieurs dossiers qui lui étaient prioritaires comme le contrôle des armes à feu et la réforme des services de santé publique.

Lorsqu’il a rencontré récemment le patron de Netflix, Obama lui a demandé s’il pouvait visionner en primeur les nouveaux épisodes de « House of Cards » ajoutant qu’il aimerait bien que les choses soient aussi efficaces et sans pitié à Washington. La populaire télésérie expose le cynisme, l’hypocrisie, la volonté de puissance et l’ambition effrénée qui caractérise la vie politique à Washington.

Depuis sa réélection, le président en arrache. Il affronte une Chambre des représentants dominée par des républicains, dont un bon nombre d’idiots d’extrême droite, qui sont fanatiquement hostiles à ses politiques.

Mais il est un domaine ou Obama aurait pu agir et se distinguer de George W. Bush : celui de la politique étrangère et des moyens utilisés dans la lutte contre le terrorisme. Ce qui me déçoit particulièrement de cet homme que j’apprécie beaucoup est son hypocrisie face à son emploi du même type de méthodes que son prédécesseur.

Le New York Times révélait récemment que deux rapports encore secrets, l’un de la CIA elle-même et l’autre du comité sénatorial sur le renseignement concluaient que le programme clandestin d’enlèvement, de détention et de torture de l’agence sous Bush s’était révélé inefficace.

Le Times rapporte que le rapport du Sénat est particulièrement impitoyable, affirmant que l’agence avait menti à maintes reprises à la Maison-Blanche, au Congrès et au public américain sur l’efficacité de la torture. Le rapport constate que cela n’a jamais permis de capturer de terroristes ou d’empêcher des attentats.

John Brennan, un ancien cadre de la CIA qui a participé au programme de torture, a été choisi par Obama pour diriger l’agence : curieux choix pour un président qui dénonçait la torture. L’une des premières décisions d’Obama à son arrivée à la Maison-Blanche en 2008 fut d’interdire à la CIA l’emploi de sévices contre des détenus pour les forcer à parler. Dans un discours remarqué, le président avait déclaré que les États-Unis avaient compromis leurs valeurs fondamentales en torturant des prisonniers.
À son audition de confirmation par le Sénat, Brennan pour avoir le job, a dû se renier et dénoncer le programme de torture auquel il avait participé. Maintenant, qu’il est nommé, il est revenu à sa position initiale et réfute les conclusions négatives du rapport sénatorial.

Le New York Times rappelle qu’Obama a maintes fois résisté aux appels des défenseurs des libertés civiles et des droits de la personne qui lui demandaient d’engager des poursuites contre les avocats et les hauts dirigeants de l’administration Bush qui avaient autorisé la torture aux premiers rangs desquels figurent le président Bush lui-même et le vice-président Dick Cheney.

J’ai déjà critiqué dans cette chronique Obama pour avoir fait de la CIA avec sa stratégie d’assassinats à l’aide de drones l’instrument de prédilection de sa lutte contre le terrorisme. Cette politique entraine des « dommages collatéraux » terribles : des personnes innocentes à proximité des suspects sont tuées par les missiles quand ce n’est pas  les suspects eux-mêmes qui sont victimes d’une erreur d’identification. 
Cela va manifestement à l’encontre des « valeurs américaines » et du droit international. Comme le programme de torture du prédécesseur d’Obama à la Maison-Blanche.

On ne gouvernement pas innocemment! Machiavel dixit.