Est-ce à cause du lobby gay du Vatican que Benoît XVI a démissionné?

La démission du Pape Benoit XVI ne serait pas étrangère à deux volumineux rapports de 300 pages, reliés en cuir rouge, que lui ont remis le 17 décembre 2012 trois cardinaux. Les prélats avaient été chargés par le pontife de vérifier les allégations de graves irrégularités exposées dans l’affaire dite du «VatiLeaks», les documents «coulés» à des journalistes par le majordome du Saint-Père.

On savait qu’il était question de malversations financières, de copinage et de corruption, La Repubblica, un quotidien italien de centre gauche, nous apprend maintenant que les deux rapports mettent en cause un puissant lobby homosexuel qui agirait au sein de la Curie et que certains de ses membres seraient vulnérables du chantage de personnes au courant de leurs «faiblesses charnelles». 

L’hebdomadaire conservateur Panorama affirme que c’est le jour où le rapport a abouti sur son bureau que Benoît XVI a pris la décision de partir. Le pape démissionnaire aurait l’intention de remettre ces dossiers à son successeur afin qu’il prenne les mesures nécessaires. Les trois cardinaux enquêteurs, âgés de plus de 80 ans, ne pourront participer au conclave, mais on peut penser qu’ils vont avertir les autres cardinaux de leurs découvertes.

Ces rapports officiels rejoignent le contenu d’un livre du journaliste italien Carmelo Abbate du magazine Panorama (Sexe au Vatican, enquête sur la face cachée de l’Église,  Michel Lafon,  2011) qui comportait des révélations sensationnelles sur la
double vie de membres de la curie romaine. Un réseau d’ecclésiastiques dépravés organiserait des orgies dans plusieurs endroits à Rome et même au Vatican.

En plus de faire état des fines parties homosexuelles de membres influents de la Curie, Abbate traçait le portrait de maitresses de prêtes et les enfants qu’elles avaient d’eux quand elles ne s’étaient pas fait avorter. Il dévoilait aussi des cas où des religieuses du Vatican ont été violées par des prélats influents et contraintes au silence.

Le livre est devenu un best-seller en France. En Italie «Sexe au Vatican» n’a pas connu de succès. Dans ce pays les journalistes entretiennent une relation malsaine avec le Vatican qui bénéficie souvent de l’autocensure des grands médias.

Il va être intéressant de voir si les nouvelles exclusivités de La Repubblica et de Panorama sur le lobby gay du Vatican vont avoir de la traction ou si elles vont rapidement être escamotées comme le livre d’Abbate.

Le livre soutient que la dépravation d’une partie de la curie était connue de tous pendant des décennies, mais que jusqu’ici on a laissé faire comme on a aussi toléré la pédophilie d’une partie significative du clergé catholique.

L’abstinence complète de relations sexuelles, la pureté des mœurs et la chasteté prêchées depuis toujours par l’Église n’ont jamais été vraiment appliquées au sein de sa hiérarchie.

En Irlande, au moins 500 femmes sont engagées dans une liaison amoureuse avec un prêtre, selon le Père Maurice Dillane responsable d’un groupe mis en place pour leur venir en aide. Plusieurs prêtres sont des pères adultérins. Au bas mot 10 % des prêtres irlandais s’accouplent régulièrement avec des femmes. Les prêtres entretenant une relation homosexuelle seraient deux ou trois fois plus nombreux. Des études ont montré que 80 % des prêtres ont rompu leur vœu de célibat à au moins une occasion.

Aux États-Unis, un institut de recherche estime que 30 % des prêtres catholiques sont homosexuels alors que 25 % ont une relation sexuelle clandestine avec une femme. En Allemagne un théologien affirme que 33 % des 18 000 prêtres ont une relation stable avec une femme.

Je me demande quels sont les chiffres, ici au Québec. Dans le milieu de l’information,  tout le monde d’un certain âge se rappelle de la liaison amoureuse qu’a entretenue une jeune journaliste qui deviendra célèbre avec un éminent membre du clergé connu comme coureur de jupons.