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Ces rats qui se grugent une existence à vos dépens

Les salaires mirobolants, les dépenses somptuaires et les manipulations monétaires du Mahârâjah du Tourisme montréalais, Charles Lapointe, ne sont que la manifestation la plus récente et la plus spectaculaire d’un cancer qui ronge le Québec. Il y a partout des rats bien dodus, souvent rouges, qui se grugent tranquillement une existence à même des fonds publics ou collectifs.

Il s’agit pour ces parasites de s’incruster dans un organisme qui ne fera jamais faillite, peu importe les ponctions monétaires qu’on y exercera. Les cibles idéales sont l’État et le secteur parapublic et associatif comme les grands syndicats qui, par la formule Rand, se servent de l’État pour s’assurer un financement perpétuel. Les administrations fédérales, nationales et municipales ont des milliards de dollars à distribuer chaque année.

Les rats intelligents savent où faire leur nid et comment s’assurer les complicités nécessaires pour que personne ne vienne fouiner dans leurs affaires. On s’y fait nommer par des amis «bien placés». Ou on se créé de toutes pièces une «patente» qu’on fait financer par des potes qui contrôlent des fonds publics ou collectifs.

Tourisme Montréal en est l’exemple parfait. L’«honorable» Charles Lapointe ex-ministre libéral fédéral y a régné en maître absolu pendant un quart de siècle. Il a habilement articulé les règles de gouvernance de l’organisme dans son intérêt. Combien d’argent du trésor public s’est amassé, tout à fait légalement (c’est ce qui est déprimant) dans le trésor personnel de Charles Lapointe en 25 ans à Tourisme Montréal? En valait-il vraiment la peine?  

Un conseil d’administration complaisant et des contrôleurs financiers peu regardants sont des prérequis qu’on soit à Tourisme Montréal, au Centre de santé de l’Université de Montréal, à celui de McGill, au Fonds de solidarité ou à la FTQ-Construction.

La SQ n’a réussi à épingler Jocelyn Dupuis que pour un an de dépenses scandaleusement injustifiables. Il était en poste à la FTQ-Construction depuis près de dix ans. Pensez-vous qu’il a géré ses comptes de frais de façon parcimonieuse les années précédentes? La FTQ va-t-elle exiger un remboursement? Pas plus que ceux qui ont versé aveuglément de l’argent à Tourisme-Montréal.

Est-ce que cela indigne les 600 000 membres de la FTQ que leurs dirigeants dilapident leur argent et s’acoquinent avec des mafieux, des motards et fassent bombance avec les patrons? Pas tellement il me semble. Ils viennent de s’élire un président parrainé par la même structure du pouvoir qui a permis à des types comme Dédé Desjardins (saccage de la Baie-James) et Jocelyn Dupuis d’exercer leurs talents particuliers à la FTQ. Desjardins a été assassiné dans un règlement de compte du crime organisé. Louis Laberge, le père fondateur de la FTQ, était un proche à la fois de Dédé Desjardins et de Tony Accurso, confident de tous les boss de la FTQ depuis.

Mais revenons aux administrations publiques. Pensez à tous les tablettés, à tous les pantouflards qui attendant tranquillement, sans vraiment rien faire pendant des années, que l’heure de la retraite sonne pour collecter leur pleine pension. Pensez à tous ces politiciens défaits ou aux amis et parents de politiciens qui sont placés sur des conseils, des comités, des bureaux, des agences, des missions, des délégations, des commissions sans aucune compétence vérifiable.

La même engeance prolifère aussi dans les tribunaux, administratifs ou autres. Il y a une dizaine d’années lorsque je me suis intéressé à la question, une majorité de membres du tribunal de l’immigration et du statut de réfugié de Montréal y avait été nommée par favoritisme politique des libéraux fédéraux. On parle de dizaines de personnes souvent totalement incompétentes: mari de sénatrices, candidates défaites à répétition, organisateurs électoraux essoufflés, etc.  

Il ne faudrait pas oublier dans la liste des parasites qui sucent de l’argent aux citoyens, les permanents d’«organismes à but non lucratif qui œuvrent à de bonnes causes», dont la cause principale est de les faire vivre. Le truc est de se trouver une cause gagnante: pauvres, sans-abris, femmes battues, enfants et animaux maltraités, lutte contre la discrimination envers ceci. Défense des droits de ceux-là. Ensuite, on fait appel aux fonds discrétionnaires du député du coin, on sollicite subventions, allocations et autres subsides. L’aumône publique est aussi la bienvenue.

Gagnes petits de l'accaparement d’argent, les permanents de ces organismes, ne parviennent pas à se hisser au niveau de Charles Lapointe ou de Jocelyn Dupuis pour ce qui est de la goinfrerie, mais ça fait vivre son homme ou sa femme.